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Journée internationale des femmes et des filles de science

Caterina Ciampi, chercheuse en physique nucléaire

Je travaille dans le domaine de la dynamique et de la thermodynamique nucléaires au sein de la collaboration INDRA-FAZIA. Mes activités au GANIL sont expérimentales et vont de la préparation et participation aux expériences à l’analyse et l’interprétation des données collectées. Mon sujet de recherche est concentré sur l’évolution de la composition des noyaux, en termes de protons et de neutrons, lors des collisions nucléaires, un phénomène appelé transport d’isospin.

Expérimentalement, nous analysons les noyaux produits dans les réactions, en les identifiant, en étudiant leurs énergies et leurs modes d’émission, afin de reconstruire les processus qui les ont créés. L’étude de ces phénomènes permet d’obtenir des informations sur l’équation d’état de la matière nucléaire, qui ne concerne pas seulement la physique nucléaire mais joue aussi un rôle essentiel dans la description des étoiles à neutrons et la modélisation des supernovas à effondrement gravitationnel.

Ce qui m’a attiré vers ce domaine, c’est la possibilité de consacrer mon temps à répondre aux questions qui émergent naturellement en observant le monde qui nous entoure. La physique fournit des concepts, des outils et une méthode pour aborder ces questions, permettant d’explorer les structures et les motifs sous-jacents des phénomènes que nous observons.
Contrairement à ce que l’on imagine souvent, la recherche est un travail profondément créatif. On se trouve fréquemment face à des problèmes complexes à identifier et résoudre, sans solution préétablie ni procédure standard. J’ai toujours trouvé cet aspect très stimulant, car on ne reste jamais figé dans les mêmes schémas mentaux.
J’apprécie également énormément l’esprit collaboratif qui caractérise cette activité. On ne travaille presque jamais seul, et l’échange avec les autres est la clé pour obtenir des résultats intéressants. De plus, les collaborations se déroulent souvent dans un cadre international, ce qui offre l’opportunité exceptionnelle d’interagir avec des cultures différentes de la nôtre, tout en coopérant vers un même objectif. Aujourd’hui, construire ces ponts est plus important que jamais.

Il n’est pas nécessaire de rappeler aux filles qu’elles possèdent toutes les compétences requises pour réussir dans les disciplines scientifiques et techniques, c’est absolument évident. Les jeunes femmes elles-mêmes sont de plus en plus conscientes d’avoir les outils nécessaires pour entreprendre des études scientifiques, comme le montre l’augmentation du nombre d’étudiantes en physique à l’université dans de nombreux pays. Le véritable défi, cependant, arrive après les études, lorsque la participation des femmes diminue drastiquement. Ce phénomène est probablement influencé par plusieurs facteurs, notamment des pressions sociales qui, malheureusement, deviennent plus fortes à ce stade de la vie et imposent souvent ce qui est considéré comme “approprié” pour les femmes, en définissant les priorités à avoir et l’attitude à adopter. Concernant ce dernier point, par exemple, les femmes sont plus facilement perçues comme agressives alors qu’elles sont simplement déterminées. Dans un environnement compétitif comme la recherche, cela peut représenter un obstacle. Il est très important, à mon avis, d’être conscient de ces “pièges” afin de ne pas s’y laisser enfermer et de poursuivre nos aspirations sans compromis.


Sunniva Pinabel, apprentie ingénieure en génie industriel

Je suis en 2e année d’école d’ingénieur en génie industriel en alternance au GANIL. Cela fait deux ans que je suis apprentie au laboratoire en tant que cheffe adjointe d’un projet nommé TARDIS. Ce projet a pour objectif de mettre en place des cibles radioactives pour des expériences sur la découverte des atomes dit « superlourds » qui ne sont pas encore apparus sur le tableau périodique des éléments !

Je m’occupe de la gestion de projet ainsi que de la coordination sûreté. Car bien évidemment, ce n’est pas si simple de manipuler des cibles très radioactives ! Mon poste consiste à faire de la veille réglementaire, c’est-à-dire de vérifier que le projet respecte les règlements, d’organiser la mise en œuvre d’une solution technique qui met d’accord autant les physiciens que les membres de la sûreté, etc.

Ce que j’aime dans mon travail c’est la diversité des métiers: opérateurs, techniciens, ingénieurs, chercheurs, que ça soit dans la mécanique, la manutention, le vide ou la cryogénie… Tellement de domaines différents à découvrir, qui sont plus ou moins éloignés de la physique théorique ! Et tous ensemble permettent de faire fonctionner un accélérateur de particule. Chacun ajoute sa pierre à l’édifice à sa manière.

J’ai découvert le GANIL suite à une visite scolaire avec le lycée, j’étais fascinée par la complexité des machines. Mais surtout que toute personne puisse venir travailler ici. Et c’est sur ce point que j’aimerais appuyer : il ne faut pas avoir peur de se lancer dans un métier scientifique car toute personne a la capacité de travailler dans la recherche !


Sarina Geldhof, ingénieure de recherche en instrumentation

Je suis ingénieure de recherche spécialisée en expérimentation laser, après avoir obtenu un doctorat en physique nucléaire expérimentale. Une grande partie de mon temps est consacrée aux laboratoires laser du GANIL, où je teste et configure les lasers pour les expériences. Je travaille également sur d’autres équipements associés, tels que les pièges à ions et les détecteurs pour la désintégration radioactive. La combinaison de toutes ces techniques permet de réaliser des expériences pour mesurer les propriétés fondamentales des noyaux atomiques, telles que leur forme, leur taille et leur masse. Après les expériences, j’aide à l’analyse des données et à la préparation des résultats pour leur publication. Tout cela se fait bien sûr au sein d’une équipe composée d’autres techniciens, chercheurs, doctorants, post-doctorants, et dans le cadre d’une collaboration internationale. Cela signifie que je forme et supervise également des étudiants et de nouvelles personnes dans les laboratoires laser. Quelques fois par an, je participe à des workshops ou des conférences pour présenter les travaux de mon équipe et discuter avec d’autres chercheurs travaillant sur des sujets similaires dans d’autres laboratoires.

J’adore l’aspect pratique de mon travail, le temps passé en laboratoire. Il y a aussi une grande variété d’activités, car nous cherchons constamment des moyens d’améliorer nos expériences. J’ai l’opportunité d’enseigner à une nouvelle génération d’étudiants, tout en continuant moi-même à apprendre de nouvelles choses auprès d’autres experts au GANIL ou dans d’autres laboratoires. Avant d’arriver à GANIL, j’ai eu l’opportunité de travailler dans d’autres laboratoires européens, ce qui m’a permis d’établir un réseau de collaborations internationales, et j’ai toujours apprécié rencontrer de nouvelles personnes intéressantes grâce au travail.

Commencer dans les sciences ou la recherche peut paraître intimidant, surtout au début, lorsque l’on se trouve face à des concepts complexes et des défis techniques. Cependant, une fois que l’on se lance, la satisfaction de découvrir quelque chose de nouveau, de répondre à une question encore sans réponse, est inégalée. Le milieu de la recherche est également très stimulant car il est constamment en évolution. De plus, l’ambiance dans les laboratoires ou les centres de recherche est collaborative, favorisant l’entraide et la créativité.